Premier pliant et lame inox

Depuis le temps que j’en parlais, je me suis enfin lancé dans mon premier couteau pliant.

Et puisqu’une seule difficulté ne suffit pas, j’ai choisi de faire un cran plat (on y reviendra) et d’utiliser un acier inoxydable (Sandvik 14C28N).

Pour le choix de l’acier inox, c’est un passage obligé pour un pliant, car il est impossible de nettoyer et sécher parfaitement toute la lame après utilisation, rouille garantie avec un acier carbone classique.

Le principe du pliant c’est que la lame n’est pas solidaire du manche et tourne autour d’un axe fixé vers l’avant du manche.

Voici l’idée de départ sur un gabarit papier, et la lame déjà découpée :

Ensuite découpage des platines (inox elles aussi) et assemblage de vérification, ouvert et fermé.

Jusque là rien ne bloque la lame qui peut tourner librement, c’est embêtant. On attaque donc le fameux ressort du cran plat. Le principe est que le ressort possède deux positions de repos (les plats supérieur et inférieur sur la lame) qui nécessitent une petite force pour les désengager. Ainsi la lame n’est pas bloquée mais tient toute seule en position ouverte ou fermée.

Emouture de la lame au passage pour bien vérifier les ajustements.

Ajustements qui sont super délicats, il faut limer très progressivement ressort  et lame pour un ajustement parfait. Le talon du ressort empêche aussi la lame de s’ouvrir plus.

Voici toutes les pièces métalliques (toutes en inox donc) avec une première finition (il ne manque que les vis de l’axe et les clous / rivets).

Il est temps de s’intéresser aux plaquettes en bois qui vont venir habiller les platines. Je choisi de l’olivier, un beau bois à grain fin.

Version brute de découpage :

Puis après premier dégrossissage :

Plutôt une bonne tête ce petit.

Bien j’ai procrastiné assez longtemps (en vrai j’attendais la livraison de matériel complémentaire) il reste à attaquer la partie stressante : tremper cette lame Sandvik. Là ou l’acier carbone (XC75) se trempe en chauffant vers 740 degrés, la fiche du 14C28N spécifie un maintien pendant 5 mn à 1050 degrés !

A ce point je ne suis pas sûr que ma petite forge maison monte si haut en température ni que le thermocouple que j’ai acheté pour mesurer tienne le coup.

Finalement tout se passe bien, même le maintien autour de 1050 (mesuré) n’étant pas trop difficile.

Les plaquettes sont finies, il faut maintenant nettoyer la lame, et au passage guillocher le ressort.

L’inox ça brilllllle, c’est beau.

L’aiguisage confirme la dureté de la lame, il faudra un bon 20 mn sur la pierre pour donner un tranchant, très intéressant par ailleurs.

Montage final après trempage des plaquettes dans le classique mélange huile de lin et essence de térébenthine.

Et un petit onglet pour faciliter l’ouverture de la lame.

Pas mal de travail mais un résultat final qui en vaut le coup.