Grand couteau

Oui oui, je fais toujours des couteaux de temps en temps. Le dernier m’a d’ailleurs bien occupé car il s’agit du plus grand réalisé à date.

Comme souvent, je prends de l’inspiration en faisant une recherche image sur le Web, et là je tombe sur une forme qui m’a l’air sympa. Je trace l’idée générale sur une feuille, je découpe et hop c’est parti.

Premier constat, c’est une soie postiche, c’est à dire que la lame ne se prolonge pas jusqu’au bout du manche et est entièrement cachée par ce dernier. J’ai déjà réalisé ce genre de poignée pour des couteaux style santoku mais jusque là en deux parties collées. Je me décide ici à tenter un manche d’un seul bloc.

Après ce premier découpage à la meuleuse (la flemme de sortir la torche plasma), ça fait un bon bout d’acier, 15 cm de lame.

Je détoure proprement puis je travaille l’émouture.

Je n’arrive pas à faire quelque chose de parfait, on voit que c’est trop creusé à un endroit, mais avec mon matériel (et oui aussi ma technique) limité je n’arrive pas à mieux.

Pour une belle finition, je découpe une mitre en acier elle aussi, et passe pas mal de temps à y faire la fente pour la soie. Les plus perspicaces noteront aussi la présence d’un trou et d’un rivet.

Et effectivement j’avais l’intention de sécuriser le manche avec un rivet, pour qu’il ne soit pas simplement collé.

On passe à la trempe, pendant laquelle j’aurai de belles flammes du fait de la masse d’acier à refroidir, un petit redressage à chaud puis un recuit. Je vous passe le looooong ponçage d’une lame de cette taille, et voici un état brut.

Ok c’est bizarre comme ça. J’ai découpé un bloc dans du bois d’if du jardin qui sèchait depuis déjà un bon moment. Je suis parvenu à évider le nécessaire pour la soie postiche, en centrant le cœur du bois.

Plutôt que faire un manche tout rond je pars sur des facettes en octogone un peu allongé verticalement. Pour un premier travail de manche monobloc, je suis fier du résultat. Dans cet état intermédiaire de finition, que ce soit la lame ou le manche, les différences de ton de l’if sont superbes.

Je finis le ponçage de la lame en miroir, la surface de la mitre, puis je colle tout ça. Une fois le tout bien pris je finis le manche.

Quand je dis miroir, ce n’est pas une vue de l’esprit 🙂 Vous noterez l’absence du rivet mentionné plus haut, en fait j’ai collé le manche avant de le percer, et donc difficile et / ou dangereux de le percer ensuite au jugé. Bref faudra que ça tienne « juste » avec la colle. J’ai quand même ajouté des crans sur la soie pour augmenter la prise.

Au final je suis très content du manche, et le couteau est une belle bête de 26 cm, battant le précédent record du grand couteau de cuisine d’un petit centimètre.

A l’usage c’est comme attendu un peu lourd mais très agréable pour trancher. Le fait que les doigts soient loin de la lame est rassurant et le « gros » manche permet une bonne prise.

J’aime toujours autant le bois d’if avec ses différences de couleurs et son grain très fin. Plus qu’à voir si le collage du manche tient dans le temps.

Et trouver une nouvelle idée.