Coutellerie – les matériaux

Petit retour sur les matériaux de coutellerie accessibles pour l’amateur un peu éclairé 😉

Acier pour lame

Je recommande de se faire la main avec le XC75. Il n’est pas inoxydable donc exit les pliants, mais pour faire ses premières lames c’est facile à travailler, facile à tremper, et le tranchant est très bon. Ne faites pas trop de stock par contre car dès qu’on a découvert l’inox on a tendance à délaisser le bon vieil XC.

Je n’ai testé qu’un acier inoxydable : le Sandvik 14C28N, mais vu qu’il possède toutes les qualités que je recherche (prix raisonnable, disponible dans les bons formats, trempe accessible, bonnes propriétés inoxydables, tranchant satisfaisant) je n’ai pas envie d’aller voir ailleurs.

On peut se procurer des plaques en 2mm qui conviennent bien aux couteaux courants (environ 1,8mm de lame finie) et 2,5mm qui conviennent aux couteaux plus robustes ou de grand format. Pas la peine de prendre plus épais selon moi.

Pour se procurer ces aciers il y a des boutiques en ligne, j’utilise Eurotechni et en suis très satisfait.

Matériaux pour le manche

Le premier matériau qui vient en tête est le bois. Maintenant quand on dit le bois on n’a rien dit 😉

Pour les manches de couteau il faut des bois durs, qui ont un grain fin, une bonne tenue dans le temps et qui résistent bien à l’eau (on les traitera quand même pour les protéger).

On peut les acheter en plaquettes faites pour la coutellerie :

Ou se fournir en bois plus brut, il faut bien sûr qu’il soit bien sec.

J’ai essayé plusieurs essences et voilà mon retour par ordre de préférence :

  • if – grain très fin, toucher agréable, jolie couleur dorée avec des veines sombres esthétiques
  • olivier – jolie couleur avec des veines, odeur (mais après traitement on perd un peu), grain agréable
  • buis – couleur claire, grain très fin agréable
  • bocote – alternance très esthétique de nervures très foncées et claires, grain fin, original
  • bubinga – jolie couleur rouge, grain fin et texture assez lisse
  • padouk – jolie couleur pourpre plus ou moins foncée, grain fin mais texture irrégulière
  • amarante – jolie couleur rose, mais texture assez irrégulière
  • acacia – couleur claire, texture plutôt fine mais assez veinée
  • platane – motifs intéressants mais grain grossier.

Le choix du bois change la personnalité d’un couteau :

Au-delà du bois, matière noble et naturelle, et si j’omets d’autres matières comme l’os, la corne ou l’ivoire, on entre dans le monde du synthétique.

Il existe beaucoup de variété dans les plaquettes synthétiques, avec des motifs plus ou moins complexes. Je n’ai essayé que le Juma, facile à travailler, et qui permet des couleurs et motifs originaux.

Le choix dépend des besoins (un couteau outdoor justifie une manche synthétique par exemple), et des goûts.

Listes minimale de courses

Voici le minimum pour commencer, je n’inclus pas l’outillage qui est traité ici.

Matériaux

Pour démarrer des couteaux fixes :

  • du XC75 en plat de 2 mm (ou / et 2,5)
  • éventuellement du Z8C17 en épaisseur adaptée (mini 4 mm) pour les mitres
  • des plaquettes en bois (ou synthétiques) pour les manches
  • du laiton en 3 mm ou de bêtes clous inox en 2 ou 3 mm pour les rivets de fixation, on choisira en fonction de l’aspect voulu (jaune pour le laiton).

Pour des pliants on y ajoute :

  • du Sandvik 14C28N en 2 mm (ou / et 2,5)
  • pour les platines du Z8C17 ou du Z20C13 si on doit tremper (mécanisme liner lock), en 1,2 mm
  • des axes 4 mm (M4) et vis (tête fraisée)
  • des rondelles bronze béryllium ou téflon (trou 4 mm pour les axes, 8 ou 10 mm extérieur).

Consommables

Il faudra de l’huile pour la trempe, tout simplement une huile alimentaire pour friture en bidon de 2 l. On utilisera deux récipients, idéalement métalliques, un plutôt en hauteur genre boîte de conserve pour la majorité des lames, et un style barquette qui permettra de faire une trempe un peu sélective en ne plongeant que le tranchant (disons la moitié) d’un couteau à lame large.

Autres consommables :

  • de la colle époxy (l’Araldite fonctionne bien)
  • de l’acétone pour dégraisser avant collage et nettoyer la colle
  • des bandes à poncer si on a un tour / backstand en 80 et 120 au minimum, et éventuellement 40 et 180
  • du papier à poncer en 180, 240, 400 et 800
  • une roue à polir (pour tour ou outil rotatif) et une barre de pâte à polir.