La dernière sortie ayant été mitigée je pars seul pour me promener à mon rythme et avec en cible le château des Cornes d’Urfé que j’avais lamentablement loupé lors de mon passage précédent dans le secteur.
Pour éviter une nième traversée du coin par les petites routes que je ne connais que trop bien (ou pas, on y reviendra), je prends un bout d’autoroute pour rejoindre Boën sur Lignon au plus rapide. Parti à 7h, c’est très calme en ce samedi et même un poil frais, je ferais bien d’en profiter au lieu de me plaindre. Après ce passage qui semble interminable j’attaque enfin des routes plus sympas, et je vois un panneau prieuré de l’Hôpital sous Rochefort. J’arrive sur la place de ce petit village discrètement pour ne pas réveiller tout le monde et que vois-je ? Un café ouvert ! Je saute sur l’occasion pour prendre un petit noir en terrasse, discute un peu avec le proprio qui m’ouvre l’église pour que je jette un œil.
Dans laquelle les vitraux jouent les peintres sur les murs, mettant en couleur des peintures datant du XVème.
Sans prétention mais un joli bâtiment.
Je repars sans voir le prieuré en direction du plat de résistance de la sortie, malgré l’heure encore matinale : le château des Cornes d’Urfé. C’était la résidence des seigneurs d’Urfé avant la construction de la Bastie d’Urfé au XVIième que j’avais visité lors d’une précédente sortie. Et effectivement, malgré le fait qu’il surplombe la région, la petite route qui y mène n’est pas évidente à trouver. Mais arrivé sur le site cela vaut largement le détour.
D’abord le site est superbement restauré grâce à l’excellent travail de l’association qui y œuvre, mais le site comporte aussi des codes QR permettant d’accéder à des textes et audio descriptions. Du coup un petit don pour les aider.
Un donjon de 18 mètre !
On peut monter dis ? Oui, on peut. Et on a une belle vue à 360 degrés sur toute la région, sans compter le site.
C’est désert, il fait encore frais (mais plus trop frais), le pied. Je fais le tour en prenant mon temps et en m’imprégnant de l’histoire de ce lieu magique via les audio descriptions.
Passage par la cuisine et le four fonctionnel.
Il aurait été très dommage de ne pas visiter ce site et je le recommande à tous.
J’ai en cible un autre château repéré sur la carte, celui de Montgilbert. Mais d’abord petit arrêt à Saint Just en Chevalet pour poser devant l’église… Saint Just.
Après Ferrières sur Sichon je rejoins le site du château de Montgilbert par une toute petite route sans trop savoir à quoi m’attendre, à part que c’est d’accès public et gratuit. Je pose la moto sur le stationnement et m’engage dans la forêt, le site est caché au milieu des arbres.
Il faut faire plus appel à son imagination, et aux nombreux panneaux explicatifs, pour comprendre ce que l’on voit. Mais on finit par reconstruire mentalement le château et comprendre son évolution dans le temps, et c’est passionnant. Les modifications de l’entrée, la cuisine et son sol dallé et incliné pour faciliter le nettoyage, ses colonnes supportant une grande hotte d’extraction.
Les caves de stockage, la chapelle privée des seigneurs.
La haute cours avec sa citerne et un mécanisme de récupération de l’eau de pluie avec anti débordement, pour compléter la source.
Le site est plutôt étendu, avec une grande enceinte externe depuis laquelle on imagine les murs de la cours intérieure.
En somme un site moins impressionnant que les Cornes mais très riche en histoire.
L’étape suivante est un lieu de pèlerinage pour tout amateur de couteaux :Thiers, la capitale de la coutellerie. Et on ne peut pas se tromper.
En arrivant il est 11h30 et je vois une brasserie avec une belle terrasse, et un emplacement pour poser la moto. Je m’arrête et luxe suprême je sors le short et les sandales, sous le regard jaloux des motards en cuir déjà attablés. Et oui si je traîne des valises c’est pas pour rien !
Le temps de profiter de mon ambrée locale il est possible de commander à manger, je pars sur un salade-repas et un milk-shake à l’ombre d’un grand tilleul, on est bien là.
Ensuite petite balade dans Thiers, et c’est bien joli. Je peux enfin découvrir après avoir vu 50 fois le panneau sur mon trajet St Etienne – Clermont.
Je fais un peu de lèche vitrine, y a de la coutellerie c’est sûr. Ne pas craquer, ne pas craquer.
Le ventre et les yeux rassasiés, je repars pour trouver une station essence. En effet, comme à mon habitude j’ai joué au plus bête et je suis sur la réserve depuis déjà 30 km. Mais pas de problème autour de Thiers on trouve facilement. On trouve aussi des ronds points étranges.
Je ne pouvais pas louper cette photo qui me ramène à mon enfance (oui il y a fort fort longtemps).
Quatrième cible de la journée (et oui que j’avais un peu préparée cette fois), le château d’Aulteribe. Celui-ci est privé, plutôt renaissance et avec visite payante. A la première indication je boude et continue tout droit, il faut dire qu’il commence à faire chaud. Puis à la deuxième chance je me dis que ce serait dommage de ne pas faire ce petit détour pour au moins jeter un coup d’œil. Bonne décision pour deux raisons, la route pour aller au château est exceptionnelle(ment joueuse), à tel point que je loupe complètement l’entrée au premier passage, et que ça mérite un coup d’oeil.
La prochaine visite demandant trop d’attente, je ne reste pas. Il commence à faire vraiment chaud, et je vois une indication Col du Béal. Col = altitude = fraîcheur. Je me laisse donc embarquer dans ce que je crois être un petit détour.
A peu près 15km, et pas du tout dans la direction que j’avais prévue. Mais la petite route pour monter est très sympa, et effectivement il fait plus frais. Faut dire qu’il y a 80 km/h de vent en haut, j’en ai même gardé mon casque en descendant de la moto.
J’ajuste donc mon parcours, chose aisée avec le l’application tel du Beeline, et choisis un mode fun sans autoroute pour rentrer. La proposition de l’appli semble bien donc go.
Depuis le Béal on passe forcément par Chalmazel et le château de Paladru, privé et qui fait gîte (faut que j’essaie).
En descendant je vois une paire d’anciens qui laboure… à l’ancienne. Je m’arrête pour regarder ça, en me demandant comment ils font pour que le cheval lui-même ne piétine pas les choux.
Passage par Sauvain, son église fortifiée attire mon regarde donc je fais une pause pour jeter un œil et c’est un joli village.
J’hésiterai à aller visiter le musée de la Fourme, mais j’ai un peu de fatigue dans les pattes. Avec je recul j’aurais du faire l’effort de sortir le short et y aller. Bon ça me fait un prétexte pour y retourner.
Je repars profiter de super routes à virages jusqu’à Monbrison, et là dois me taper la pénible traversée rectiligne de la plaine jusqu’à Montrond, puis St Galmier. Je fais un dernier arrêt pour aller voir la source de Badoit, reconnue « d’utilité publique » et donc pillable à volonté, alors que seuls les habitants de la ville peuvent venir remplir leur bouteille.
Je bois un coup de mon « eau minérale du robinet » en face comme un pied de nez, parce qu’il fait très chaud.
Enfin je découvre que entre St Galmier et la maison il y a des routes extra sur lesquels je serai moyennement raisonnable.
Et retour en milieu d’après-midi après 10h et 350 km d’une superbe sortie pleine de découvertes. Merci encore à la Sprint 1050, une sacré machine.