Les 3 V – Jour 1

Profitant d’un séminaire d’entreprise qui me plaçait déjà dans le nord de la Drôme et d’une météo annoncée fraîche mais sèche, je décidais de me lancer dans les 3 V : Vercors, Ventoux et Verdon. Programme ambitieux sur deux jours.

La grosse rouge ayant récemment joint le cheptel, et ayant été équipée de supports de bagagerie adaptés maison, il fallait tester la fiabilité de l’ensemble, pilote inclus, avant d’embarquer des amis dans des galères. Rappelons que madame refusait parfois de démarrer à chaud.

C’est donc parti pour le Vercors avec une traversée Nord Sud. Montée par la classique Combe Laval.

Notez au passage que le temps est… pas moche mais pas beau non plus. Il fait bien frais, mais c’est sec. A l’approche de Vassieux le ciel se dégage un peu. Si si on voit du bleu.

Arrivé au tunnel du Rousset pour redescendre sur Die, c’est la douche froide. Des voitures de gendarmerie sont en travers, c’est fermé à cause d’une course cycliste, des panneaux placés à Vassieux m’avaient un peu alertés mais c’était déjà trop tard, autant en avoir le cœur net.

J’essaie de rester zen, je demande jusqu’à quelle heure c’est fermé, on me répond midi. Il est 10h15. Je demande comment on peut sortir du Vercors, on me répond d’un air désolé retour Vassieux et Col de Bataille. Je sais ce que ça veut dire je connais bien le coin, c’est tout à l’ouest, et mon itinéraire / timing est déjà foutu.

Je vais passer sous silence ce que je pense de ces pratiques de blocage de points névralgiques de voie publique, on avait déjà eu le cas avec un rallye auto en bout de corniche au Verdon. Je sais que faire le détour proposé ne me gagnera pas de temps en pratique, mais hors de question de ronger mon frein pendant presque 2h, donc je fais demi-tour et me prépare à la Bataille.

Et ce sera une bataille, car si la météo m’aurait épargné en redescendant vers le sud, il en va tout autrement à l’ouest. La température chute, le brouillard humide condense sur la visière et réduit la visibilité, et un vent par rafales rend l’équilibre précaire. Heureusement la route neuve n’ajoute pas l’insulte à l’injure. Mon téléphone (qui sert au guidage GPS) s’arrête tout seul, pas de réseau, bref tout va bien. Sorti du brouillard je décide de faire une pause et me calmer, ce serait bête de se mettre une boîte dès le matin du premier jour.

Je redémarre le téléphone, sors la carte et me prépare un nouvel itinéraire. On oublie le Ventoux, ça ne passera pas, et je prévois une diagonale pour rattraper le Verdon. Mais vu que j’ai fait le Vercors deux fois, les 3 V restent valides 😉

Le passage du Col de Bataille est effectivement dantesque, de toute façon dans le brouillard et avec les rafales je ne m’arrête même pas, je n’ai qu’une envie c’est redescendre au chaud. Une fois passée cette épreuve, je découvre la D70 pour tirer vers le sud et c’est plutôt une bonne surprise.

Je rejoins la D93 et attaque le Diois, avec ses paysages familiers et plaisants.

Puis j’oblique direction la Motte Chalançon. La D135 jusqu’à St Nazaire le Désert est très sympa, ça commence à sentir la Drôme provençale.

Je rattrape la très bonne D994 à Rosans et je tire sur Serres puis la D1075 jusqu’à Sisteron. Et là c’est la cata, je traverse bled sur bled, des bouts de 70 km/h entrecoupés de 50 et de cochonneries de zones 30, bref ça n’avance pas, je n’en vois pas le bout. La Sprint me rappelle bien sa position de conduite sport GT, qui si elle est confortable avec un peu de vitesse qui vient soulager le haut du corps, reste fatigante à ce rythme escargotesque.

Bref vers Sisteron j’en ai ma claque, je prend un bout d’autoroute A51 jusqu’à Oraison, autant que les parties chiantes du trajet passent vite. A Oraison je m’arrête dans un bar qui a la gentillesse de me faire un panini pour aller avec ma bière vu qu’il est 15h et que je n’ai pas encore mangé.

Enfin j’attaque le Verdon, je profite des champs de lavandin à perte de vue avant Moustier St Marie sous une météo superbe, je suis en t-shirt et gants légers, on est bien là.

Le lac de Ste Croix en fond, on attaque la rive gauche (corniche sublime).

Et même si je connais bien, c’est effectivement toujours sublime, et désert.

Notre grand canyon à nous.

La route de la corniche est superbe, bon revêtement, des virages à gogo et des paysages sublimes (forcément). Oui je roule même dans l’herbe.

Allez un dernier coup d’œil sur la partie escarpée des gorges. Avec le soleil bas les jeux d’ombres renforcent le relief.

Fin de la corniche et arrivée sur Trigance, je monte jusqu’au château pour découvrir que c’est en fait un hôtel.

Finalement je suis bien au niveau horaire, faire l’impasse sur le Ventoux était la bonne décision. La remontée de la D952 vers Castellane est vraiment plaisante, j’en prends encore plein les yeux en suivant le Verdon. Les roches plissées sont preuve de l’intense activité géologique de la région..

Enfin c’est l’arrivée sur Castellane alors que le soleil illumine encore le rocher.

Je trouve mon gîte et me prends une petite douche avant d’aller souper. J’évite la pizza économique et me dégote une belle assiette de tapas. Avec un cocktail citron, lavande et vodka 😀

Une grosse journée de 475 km, avec des rebondissements mais qui reste globalement super positive.