Une balade comme on peut en faire une fois pas an. Les bonnes années. Il faut en effet un parfait alignement des planètes : chute de neige abondante, juste avant un jour de dispo, soleil ce jour là et routes assez dégagées pour approcher.
Côté neige j’avais deux craintes : qu’il n’y en aie pas assez, et qu’elle soit gelée en surface. Pour la quantité c’était bien assez merci, en moyenne 30 cm d’enfoncement des raquettes, hors congères. Et grâce aux températures fraîches une neige légère, juste parfaite. Le test du bâton ne ment pas :
Et pour ce qui est de l’utilité des raquettes, voici ce que ça donne avec et sans 😉
J’attaque donc du Collet de Doizieu, en arrivant un peu avant 9h. Un gros chasse neige vient juste d’ouvrir le Col de l’Oeillon, mais moi j’y vais à pieds. Je trouve tant bien que mal un endroit pour poser la voiture, le stationnement étant couvert d’un épais manteau.
Je mets les raquettes et c’est parti. Mini déception, il y a une trace sur le chemin, quelqu’un est passé sans raquettes et avec un chien. Le bébut du sentier est un peu pénible, les arbustes et branches sont pliés en travers.
Le jeu est de passer dessous sans toucher. La punition en cas de faute c’est une bonne pelletée de neige dans la nuque 😉
Heureusement les obstacles disparaissent alors que j’attaque le sentier Odouard. Et encore plus satisfaisant il n’y a plus de trace, la neige est vierge de tout passage, sauf les nombreux chevreuils.
On trouve d’ailleurs des endroits où ils ont gratté pour dégager quelques fougères à manger.
Au milieu de cette étendue blanche, les derniers insectes n’ont pas résisté, les reines qui ont trouvé un abris assureront la prochaine génération.
Je disais que le sentier se dégageait, la vue aussi en grimpant sur le Chaud de Toureyre (1292 m).
La contrepartie c’est que toute la neige est au sol, aucun arbre pour la retenir. Du coup l’enfoncement, malgré les raquettes, est important. La montée est très éprouvante, il faut lever les genoux haut, en soulevant chaque fois une masse de neige non négligeable, et les pas sont assez courts donc nombreux. Je dirais que les pas comptent triple, au moins 😉 Bref la progression est lente et je me découvre de nouveaux muscles.
Mais l’effort est compensé par ces paysages fabuleux. Neige immaculée, pas une âme qui vive (je ne vais croiser personne), magnifique.
Arrivée sur le Chaud d’Egallet (1266 m).
On commence à avoir une belle vue sur les Trois Dents et la vallée du Rhône, complètement sous la brume.
Ça grimpe mais je garde le sourire.
Il y a quelques congères dans cette zone. Vraiment pas agréable en raquettes, un pas on est sur la croûte dure et le pas suivant dans la poudreuse accumulée, avec 1 m de différence 😐
Je passe le site de vol libre.
Enfin après une dernière montée bien bien fatigante j’arrive au Crêt de l’Oeillon (1384 m).
Aucune trace ici non plus, il faut croire que je suis le seul courageux ou fada à avoir eu cette idée.
Un petit panorama de la table d’orientation.
Une mauvaise idée j’en ai eu une, pique-niquer là-haut à l’abri de la croix et son socle massif, mais le vent me découragera vite et je redescendrai casser la croûte un peu plus bas au chaud et au calme.
On est pas mal côté Vallée du Gier, la maison est là-bas quelque part en face. Bon, c’est pas tout ça mais faut rentrer, malgré le genou droit qui se plaint un peu.
Sur le chemin du retour, la petite bise a déjà rebouché les traces de mon passage !
Soleil et vent dans le dos je profite à fond de la vue.
Je finis par retrouver, beaucoup plus bas, des traces de passage d’autres êtres humains 😉 Puis finalement par retrouver la civilisation.
Une bonne dizaine de km, un bon 500 m de dénivelé positif et 5h de marche (oui dans 30 cm de neige ça va pas vite). Pour ceux qui savent calculer ça fait du 10 % de moyenne en montée, ça pique un peu. C’était bien assez physiquement mais cela en valait la peine.