Motivé par l’envie de rouler avec la Sprint et les prévisions météo à 7 jours, je me prépare un weekend en Auvergne. Bon les prévisions 7 jours, c’est pas super fiable.
En se rapprochant de le la date de départ, le temps initialement radieux du samedi tourne ou gris, puis franchement à la pluie. Je me tâte à tout annuler mais les occasions commencent à être rares. En plus un membre du forum a proposé de m’accompagner pour un bout de route à l’aller, le rendez-vous est pris, allez on y va quand même.
Je pars sous une petite pluie pas gênante, avant de me taper rapidement de la pluie bien franche. C’est imbibé (d’eau) que je rejoins Guillaume, si la majorité de l’équipement est efficace, les gants sont trempés. Heureusement il ne fait pas trop froid et c’est supportable, mais pas pratique du tout quand il s’agit de les enfiler. Je me pose encore la question de faire demi-tour et retourner me mettre sous la couette, mais dimanche est annoncé avec du soleil et je me dis que ça va se lever.
Ou pas. Pendant 3h on alternera entre pluie et brouillard parfois dense, avec à de rares endroits de la route sèche, qui nous donnera l’illusion que la météo s’arrange avant de replonger dans le gris. Bref c’est usés que nous arrivons à Ambert où nous nous réfugions dans un café Lyonnais pour dégouliner et faire une pause.
On repart direction l’Auvergne et nous séparons peu après. En entrant dans le Puy de Dôme je fais un détour par le Château de la Chaux-Montgros que je connais déjà et dont la restauration a bien avancé. C’est un château original, à la frontière entre forteresse du moyen âge et résidence renaissance.
Le temps un peu moins pire, disons que la pluie a au moins cessé. Je m’arrête à Champeix pour une pause repas à base de bière locale et de pom’ Nectaire, qui avec le Salers et le Cantal forment le podium des AOP de la région.
Je repars en passant par St Floret.
Je m’arrête au vieux pont du XVème de Saurier avec sa chapelle intégrée 😉
Peu après le départ un panneau Cheminée de Fée m’intrigue.
Il s’agit du même principe que les Demoiselles Coiffées, un bloc de roche dure (ici du basalte issu d’une éruption) a comprimé les couches sédimentaires sous son poids et les a rendues plus solides. Tout ce qui est autour a été érodé, il ne reste plus que cette colonne. Ça reste impressionnant surtout que celle-ci, isolée, doit faire presque 10m de haut.
Passage par Besse et St Anastaise, en montant je retrouve hélas le brouillard, il faut croire que je n’ai pas fini d’en découdre avec la météo. Sans grande illusion je m’arrête au Lac Pavin, un lac de cratère. L’ambiance particulière mérite quand même une photo.
Je ne vais même pas voir le Sancy (que je n’aurais de toute façon pas vu) et en redescendant des hauteurs je quitte la purée de pois et fais une petit balade à la cascade d’Entraygues.
Et enfin le soleil sort timidement de derrière les nuages. Mais ce ne sera pas définitif. Le ciel se fait à nouveau très gris alors que je profite des routes entre Condat et Riom, et la pluie réapparaît, en restant heureusement légère. Pour me consoler, je croise un cerf en bord de route, il est majestueux avec une gigantesque ramure. Je crois que c’est la première fois que j’en vois un, par chez moi il n’y a que des chevreuils.
Passage par Valette et l’église St Augustin que je trouve mignonne.
Une vielle affiche sympa à Trizac.
Et là démarre la séquence grand n’importe quoi. En essayant de trouver un château je me retrouve sur une petite route, qui devient de plus en plus petite. Mais il se trouve qu’elle longe plus ou moins la route que je devais emprunter, j’ai donc bon espoir de repiquer sans devoir faire demi-tour. Je regarde l’appli Beeline sur le téléphone et elle me fait apparaître ce qui ressemble à un réseau de routes permettant de rejoindre le bon itinéraire. J’avance, la route commence à montrer des touffes d’herbe, puis se transforme en chemin moitié bitume moitié caillasse, et finalement franchement caillasse pure. Rappelons ici que ma grosse routière de 240 kg sans ABS équipée de pneus sport (avec peu de rainures) n’est pas l’outil idéal. Après une dernière descente périlleuse le chemin, ou ce qu’il en reste, s’arrête définitivement devant un bâtiment agricole. Il faut donc que je me retape le trajet de *%$&# en sens inverse. Note pour plus tard, les petits trucs en gris dans l’application, c’est pas des routes.
J’en profite pour dire bonjour aux vaches Salers qui donnent leur nom au fromage.
Enfin de retour sur la route, la vraie, je remonte la vallée du Mars qui est sympa.
Plutôt que bifurquer vers le col de Néronne ou se situe ma halte du soir, et vu qu’il est encore assez tôt, je me permets un première incartade au Pas de Peyrol. Et oui après avoir enchaîné 475 km en une journée sur la balade précédente, le même pas 300 du jour est un peu léger, alors je rallonge. Sans surprise je finis dans le brouillard.
Mais dès que je redescend un peu il y a de belles vues.
En passant au col de Néronne il n’est toujours pas assez tard, je décide de snober l’auberge et descend jusqu’à Salers.
Vous avez remarqué que le temps s’est grandement amélioré ? Raison de plus pour en profiter. Et grand bien m’en a pris parce que Salers c’est très beau, et y a même du soleil. Et surtout c’est très très calme, en témoigne cette photo sans un seul touriste à l’horizon.
Je me trouve une place en terrasse pour manger une crêpe et boire une bière locale.
Puis c’est remontée vers le col de Nérone, qui est superbe.
Arrivé à l’auberge éponyme, je suis super bien accueilli. D’abord la patrone pas vache me surclasse dans la chambre du même nom, et en plus elle me propose de rentrer la moto au garage. Le patron me file les clés de sa Harley pour la déplacer si elle gène (ce qui heureusement ne sera pas nécessaire). Oui oui, c’est bien la chambre vache.
Je profite de la vue depuis le balcon, soleil couchant sur la vallée dans un ciel enfin éclairci.
Allez au dodo, une rude journée niveau météo mais qui se termine en fanfare.