Après quelques entrainements, on augmente la difficulté d’un cran. En restant dans le couteau droit (non pliant, ce sera pour bientôt), mais avec l’adjonction de mitres.
J’ai d’ailleurs pour ce faire commandé un peu d’acier inoxydable (non trempable, juste pour les parties décoratives).
On commence donc pas marteler un bout de plat pour lui donner la forme générale voulue, affiner du côté de l’émouture. Le but maintenant c’est d’être plus précis afin de ne pas gâcher de métal, et surtout moins de bandes à poncer et de temps ! Ci-dessous c’est déjà bien avancé, il y a même les trous pour les rivets. Enfin pas tous, je réfléchissais encore.
Ensuite classiques cycles de normalisation avant trempe de la lame. La calamine se forme partout.
Nettoyage puis premier guillochage sérieux (j’avais effleuré le sujet sur le petit).
Plutôt content sur ce coup, c’est régulier et esthétique. On remarque au passage les deux trous supplémentaires, c’est qu’il faut fixer les mitres.
C’est quoi une mitre ? C’est une partie décorative, généralement en métal, qui termine le manche (de tête côté lame le plus souvent et parfois de pied). Je choisis de mettre les deux (quitte à se compliquer la vie), voilà l’idée (G pour gauche bien sûr). Il y a déjà eu un gros travail principalement à la lime.
Il y a trois façons de les réaliser, soit massives intégrales (dans la même pièce que la lame et la semelle) qui obligent à forger sérieusement et partir d’une épaisseur de métal conséquente (au moins 10 mm), soit massives mais rapportées (pièces distinctes), soit creuses.
Les intégrales sont les plus classes mais nécessitent des matériaux, et il faut bien l’avouer une technique de forge, que je n’ai pas. Je pars donc sur les massives rapportées. En fait ce n’est pas plus simple, car il faut les ajuster et les fixer. Ceux qui suivent noteront d’ailleurs que je n’ai percé que pour un rivet. Erreur, il faudrait deux trous par mitre, mais vu que je vais aussi coller ça passe.
Je prends aussi soin de protéger la lame qui a été poncée jusqu’au grain 800.
Le plus difficile sur ce type de montage c’est de réaliser les ajustements entre bois et mitres pour ne pas laisser d’espace disgracieux. Je choisis aussi de ne pas utiliser de rivet laiton mais en acier pour les mitres, à la base de simples clous inox.
Bref après pas mal de travail j’arrive à un résultat qui me satisfait. Notez que les rivets des mitres sont invisibles après ponçage, mais ils sont bien là. J’ai choisi du bois d’if.
Après un petit trempage dans le mélange protecteur le fini est vraiment sympa. Fini le chêne, vraiment pas adapté quand on voit le résultat avec l’if.
Ne reste plus qu’à aiguiser et mettre un coup de frotte sur la lame pour le polissage final.
Pas facile comme montage et couteau assez lourd à cause des pièces massives, mais ça a de la gueule !